Instant hésitation. Je crois que ça fera bien. Nan, ça fera trop... Quoi déjà ? J'ai oublié. Malin ça.
Une cravate. Oui, rien que pour ça. Depuis une heure, je crois. Cette cravate. Déjà au début: Rayé, unie... Tant de questions pour rien au final. Puisque, vous l'avez peut-être deviné, je ne mettrais même pas de cravate. Je pense mettre mon jean troué par les ans et les bagarres avec ma veste en denim fétiche. Niveau t-shirt, j'en ai des miliers, j'ai choisi un vert assorti à mes chaussures. J'ai enfin trouvé une idée de tenue. Je suis un garçon, pourtant. Mais vous savez quoi ? On s'en fiche.
Je suis dans ma chambre, j'attends. Je sais déjà que j'ai un rendez-vous important. Dans ma tête, je me repasse en boucle des phrases que je connais pourtant parfaitement pour me faire accepter comme stagiaire de la part de cette jeune bijoutière de mon district. Un stress qui, je le sais, va me donner la migraine dans une heure ou deux et s'emparera de moi pendant une durée indéterminée (mais longue...). Je sais pourtant que je suis sûr de moi. Mais il me reste encore 2 années à survivre aux moissons. J'y arriverais. Jamais je n'ai pris de tesseraes, jamais je n'ai été tiré. Après, je pense que j'irais passer ma vie dans cet endroit rempli de bijoux. Je crois que ça me plairais. Sauf si je suis tiré et que... je meurs. En espérant que cela ne m'arrive pas, je prend mes trois "fichettes", posées sur mon vieux bureau de bois. Vieux oui. Ma famille n'est pas pauvre, mais reste modeste. En même temps, je ne suis même pas sûr de pouvoir apeller ceci... Famille ? Vu le nombre de décès, je n'appelle plus cela une famille. Mon père, mon oncle, ma tante... Seul ma mère, aveugle, reste de la partie. J’appelle ma vie, une partie. Oui, un jeu. Car il y a tellement de tentation, d'hésitation et de ratés...
Oui, donc ma chambre reste simple. Je l'aime. Elle est faite de bois, si je puis dire ça. D'un bois très clair, magnifique. Bien que mes amis ne m'en disent que du mal, plutôt. Avec beaucoup de vert, aussi. Vous aurez compris c'est une forêt intérieure.
Je descends les escaliers bruyamment en sauter les trois dernières marches, comme à mon habitude. Ma mère m'entend, elle ne me voit pas. Elle est assise à une chaise, autour de la table de la cuisine et attend que je lui prépare son petit déjeuner.
Elle me dit qu'elle sait qu'elle ne sert à rien, qu'elle préférerait mourir plutôt que de m'encombrer. Je lui dis que sinon j'irais dans un orphelinat, puisque personne d'autre qu'elle n'est vivant, dans ma famille et que, surtout, je ne connais personne qui puisse me recueillir... Pourtant j'aimerais. Je sais, j'adore ma mère, je m'occupe d'elle chaque jour. Mais je sais que cela devra s'arrêter un jour. Qu'elle mettra elle-même fin à ses jours. Bientôt.

Je suis en route pour la bijouterie du district, pour mon embauche, en quelque sorte, comme stagiaire dans la boutique de Miss Lanson. Je la connais déjà un peu. Ma mère a déjà beaucoup commander dans sa boutique, il y a 2 ans, et avant. Quand elle voyait la beauté du monde. Plutôt les beautés. Les bijoux de Miss Lanson en faisaient partie. Ma mère les a rangés. Peut-être laissés, plutôt. Elle ne cherche plus à se faire belle, de toute façon. Elle reste seule, chez moi. Sans rien faire à part écouter la radio. Mais qu'y a-t-il d’intéressant dans les nouvelles du Capitole ? Snow est allé par-ci, mme machin super-importante est allez la-bas. mais que peut-elle faire d'autre ? Coudre. Oui, oui. Des pulls. Parfois même avec des motifs. Mais là, je l'aide. Jusqu'à maintenant nous vivions de ça. Mais de l'année dernière à celle ci, je peux vous dire que les ventes ont baissées... Beaucoup. Et que je suis obligé d'aller travailler à mon tour. Je crois que j'ai eu beaucoup de chance, de voir cette annonce.

Voilà j'y suis. Je crois, ça fait une heure que je marche, presque. Mais la jolie boutique est devant moi. Je suis émerveillé par la vitrine. Ébahi, je reste devant à examiner les perles et les pierres pendant une bonne quinzaine de minutes. Ensuite je pousse la porte, une sonnette marque on arrivée. Elise Lanson se retourne.

- Bonjour, je suis le nouveau stagiaire ! Cody Wright, enchanté. Dis-je en lui serrant la main chaleureusement.